Une Promesse de Tchat Anonyme et Accessible
En explorant Bounty.chat, je me suis appuyé principalement sur l’analyse détaillée que propose SiteTchat dans son article “Bounty Chat : Avis, Fonctionnalités et Comparatif” — c’est cette base que je confronte aujourd’hui aux signaux d’alerte relevés dans les médias et les enquêtes en cours. Lancé en 2025, ce site français se présente comme une plateforme de discussions en ligne gratuite et accessible, mais derrière son interface épurée se cachent des questions persistantes sur la sécurité et l’éthique. En tant que journaliste indépendant, j’ai creusé pour comprendre ce que Bounty.chat offre vraiment, et ce qu’il pourrait coûter à ses utilisateurs.
Les Fonctionnalités Alléchantes de Bounty.chat
Bounty.chat mise sur la simplicité pour attirer les internautes en quête de conversations spontanées. Selon l’article de SiteTchat, le site permet un accès rapide sans inscription obligatoire : il suffit de choisir un pseudonyme, d’indiquer son âge, son genre, son pays et un code postal pour plonger dans les échanges. Cette approche anonyme est l’un des piliers du service, promettant une confidentialité totale où les utilisateurs n’ont pas à révéler d’informations personnelles sensibles comme un email ou des photos.
Salons Thématiques et Géolocalisation
Les salons thématiques constituent un autre atout : des rooms publiques ou privées dédiées à des sujets variés, de la musique au sport en passant par des discussions plus coquines, que les utilisateurs peuvent même créer eux-mêmes. La géolocalisation via code postal ajoute une dimension locale, facilitant les recherches d’interlocuteurs à proximité — une fonctionnalité qui rappelle des plateformes comme ChatRandom, mais avec une précision accrue pour filtrer par distance, âge ou genre.
Modération et Options Premium
Le site annonce aussi une modération rigoureuse, avec des équipes humaines disponibles 24h/24 et des outils d’IA pour détecter les contenus inappropriés. Des options premium, facturées à partir de 5,95 euros par mois sans renouvellement automatique, permettent de supprimer les publicités intrusives, d’enregistrer des conversations ou de créer des salons privés. Sur le papier, cela semble équilibré : un modèle gratuit financé par la pub pour les usages basiques, avec des upgrades pour plus de confort. SiteTchat note que ces fonctionnalités de base — chat public, privé, vidéo via webcam — sont accessibles à tous, rendant le site attractif pour des échanges instantanés sur mobile ou ordinateur.
Les Signaux d’Alerte : Un Passé Qui Colle à la Peau
Mais cette facilité d’accès soulève déjà des interrogations : est-ce vraiment une force, ou une porte ouverte aux dérives ? Car si Bounty.chat promet anonymat et convivialité, les critiques ne tardent pas à émerger.
Des Bugs et une Modération Défaillante
Des avis d’utilisateurs sur Trustpilot, compilés dans l’article de SiteTchat, dépeignent un tableau bien moins rose : bugs récurrents comme des erreurs 403 ou des déconnexions intempestives, publicités envahissantes qui rendent l’expérience frustrante, et surtout un manque criant de modération effective. Des témoignages font état de contenus inappropriés, allant de messages pédophiles à des incitations sexuelles douteuses, sans que les signalements ne semblent aboutir.
L’Ombre de Chat Coco
Ce n’est pas anodin quand on compare Bounty.chat à son prédécesseur officieux, l’ancien Chat Coco, fermé en 2024 pour des affaires de pédophilie et de diffusion d’images illicites.Coco était devenu un repaire pour des actes criminels, incluant des guets-apens homophobes, des viols organisés — comme dans l’affaire Dominique Pelicot — et même un meurtre. Bounty.chat, avec son logo évoquant une noix de coco et son positionnement comme “alternative”, semble marcher sur les traces de ce fantôme numérique, ce qui a alerté les autorités.
Enquêtes Judiciaires et Médias en Alerte
Les médias français n’ont pas tardé à sonner l’alarme. Fin août 2025, Le Monde rapportait que l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) avait demandé des explications à la plateforme, soupçonnée de diffuser des contenus attentatoires aux mineurs.Quelques jours plus tard, Le Parisien révélait l’ouverture d’une enquête judiciaire par le parquet de Paris pour diffusion d’images pédopornographiques en bande organisée.
Témoignages et Tests Inquiétants
Sud Ouest et d’autres titres comme France Inter ont relayé ces inquiétudes, soulignant que Bounty.chat “pourrait contribuer à la diffusion de contenus pédocriminels”. Sur les réseaux sociaux, des tests journalistiques ont confirmé le pire : en se faisant passer pour un mineur de 14 ans, des comptes comme celui de Cerfia sur X ont reçu des propositions explicites et des photos sensibles en quelques minutes.14 Un post viral d’Impact Media décrit le site comme un “cauchemar qui recommence”, avec des liens directs à la prostitution de mineurs et au trafic de drogues. Ces alertes ne sont pas isolées ; elles font écho à une enquête plus large sur la plateforme, ouverte en septembre 2025.
Les Risques pour les Utilisateurs
Cette situation interroge sérieusement la crédibilité des mesures de modération annoncées par Bounty.chat.
Modération : Promesse ou Mirage ?
Malgré les promesses de surveillance 24/7 et d’outils comme Google Perspective API pour filtrer les abus, les retours d’utilisateurs et les enquêtes judiciaires suggèrent un écart flagrant entre discours et réalité. Des modérateurs humains ? Les avis parlent d’absence totale, avec des contenus illicites qui persistent malgré les signalements.
Un Modèle Économique Fragile
La viabilité du modèle économique pose aussi question : gratuité financée par des pubs intrusives, mais une réputation entachée qui pourrait décourager les annonceurs et les utilisateurs légitimes.
Les Mineurs en Première Ligne
Quant aux risques pour les utilisateurs, ils sont particulièrement aigus pour les mineurs. Le site est censé être réservé aux plus de 18 ans, mais sans vérification stricte, il devient un terrain propice aux prédateurs, comme l’illustraient déjà les dérives de Coco. Partager des infos personnelles ou activer la webcam pourrait mener à des exploitations graves, sans compter les bannissements arbitraires rapportés par certains.
Conclusion : Faut-il Utiliser Bounty.chat ?
Au final, recommanderais-je Bounty.chat ? Non, je ne le ferais pas, du moins pas dans son état actuel. Les promesses d’anonymat et de tchats thématiques sont tentantes pour des échanges légers, mais les risques — confirmés par des enquêtes judiciaires et des alertes médiatiques — l’emportent largement. Si vous tenez absolument à l’essayer, limitez-vous à des discussions publiques anonymes, évitez toute info personnelle, et quittez au premier signe suspect. Mais franchement, avec des alternatives plus sécurisées comme Net-Tchat ou Coomeet, pourquoi prendre ce pari ? En attendant que Bounty.chat prouve une modération efficace, mieux vaut passer son chemin pour éviter de contribuer, même involontairement, à un écosystème toxique.

